Dans le Parc national comme ailleurs, les populations de busards régressent. Les suivis réalisés en 2016 par les agents du Parc national ne permettent que d’estimer, au mieux, en période de reproduction, la présence de10 couples sur le territoire, et ce pour les deux espèces confondues.
Comme dans de nombreux endroits en France, ces oiseaux qui ont la particularité d’être quasiment les seuls rapaces à nicher au sol choisissent parfois de s’installer dans les champs cultivés : prairies artificielles, cultures de céréales... En effet, landes et fourrés denses, qui constituent l'habitat spécifique de ces espèces, se raréfient.
Lorsqu'un couple est localisé dans une culture, et selon la date de récolte prévue, la protection du nid est indispensable pour éviter aux jeunes d’être détruits lors de la fauche ou de la moisson par les engins agricoles. En France, ce sont plus de 500 couples qui chaque année font l’objet de ce type de mesure de protection, dans le cadre d’interventions concertées et librement consenties avec les agriculteurs.
Ainsi, cette année, un couple nicheur installé dans une culture a été localisé dans une exploitation sur le mont Lozère. La date de récolte était prévue avant la période d’envol des jeunes. Les échanges entre les agriculteurs, les équipes de l'établissement du Parc national et celles de l’Alepe ont permis de décider le maintien d’une surface de 100 m2 non récoltée. Celle-ci a été mise "en défend" via une clôture électrique pour limiter tout risque de prédation, par voie terrestre du moins.
Ce couple, grand prédateur de campagnols et de rats taupiers - plus de 5 000 tués en quelques mois -, est un auxiliaire des agriculteurs à ce titre. Les éleveurs engagés dans cette démarche l’ont bien compris en permettant cette action. C’est aussi cela, une agriculture respectueuse de la biodiversité.