Abeilles, syrphes, bourdons, papillons...le Parc a pour ambition de devenir un territoire accueillant pour les pollinisateurs, de plus en plus fragilisés par le changement climatique.
Depuis 2019, l’établissement a conduit plusieurs actions : lancement d’appels à projets pour la plantation de haies mellifères, collaboration avec des chercheurs pour réaliser deux études, l’une sur de possibles compétitions entre les abeilles sauvages et domestiques, et l’autre sur les interactions entre apiculture et agropastoralisme sur le mont Lozère.
Ces actions vous sont présentées dans ce Grand angle.
18 000 arbres et arbustes mellifères fleurissent sur le territoire
En raison des sécheresses et des canicules successives, les abeilles manquent de nourriture. Afin de leur apporter une ressource alimentaire supplémentaire, l’établissement a lancé trois appels à projets à destination des agriculteurs puis des collectivités pour planter des haies mellifères. Cette opération dont une partie a été financée par le plan de l’État « France Relance » a remporté une large adhésion. « 54 agriculteurs et 19 collectivités ont été retenus au cours de ces deux dernières années. Ce sont ainsi 18 000 plants qui ont été distribués gratuitement l’année dernière aux porteurs de projets ou qui le seront en début d’année 2023 », résume Camille Savary, chargée de projet Apiculture et Pollinisateurs au Parc national. Les plants sont livrés avec des gaines de protection, des tuteurs et des paillages biodégradables.
Après avoir réalisé un diagnostic des parcelles afin de choisir le lieu d’implantation de la haie ainsi que sa longueur, Le Copage (pour la Lozère) et Agroof (pour le Gard) ont conseillé les agriculteurs et les communes pour la sélection d’au moins 6 essences dans une liste de 23 arbres et arbustes locaux aux floraisons échelonnées. Des journées de formation sur la plantation ont également été organisées dans les deux départements.
Des fonctions multiples
Hormis l’apport de nectar pour les pollinisateurs, les haies présentent de nombreux atouts. Elles peuvent ainsi apporter une ressource supplémentaire pour des animaux d’élevage. « L’hiver dernier, j’ai planté deux haies fourragères pour mon troupeau de 80 chèvres et pour ombrager la prairie », explique Camille Davoult, agricultrice à Saint-Roman de Tousque. Malgré la canicule de cet été, « les plants ont plutôt bien résisté, même s’il y a eu quelques pertes, car ils ont été arrosés à deux reprises ».
La haie de Xavier Fahy à Saint-Ambroix, plantée au printemps dernier servira à nourrir ses ruches et fera également office de barrière pour limiter l’intrusion d’ animaux sauvages et permettra aussi de masquer la vue sur la route. « Je suis globalement satisfait. J’ai planté tardivement car j’ai du réaliser un gros travail, dont je n’avais pas mesurer toute l’ampleur, de préparation du sol », explique t-il.
Une haie peut également servir à consolider un terrain. Ainsi à Saumane, un chantier participatif permettra de planter à l’hiver prochain un linéaire de 90 mètres. « Lors de l’épisode cévenol de septembre 2020, une partie du parking a été emportée par la crue. Un grand Saule a empêché le reste de s’effondrer donc j’ai encouragé la municipalité à planter une haie pour stabiliser la berge », explique Sophie Solia, conseillère municipale. Les porteurs de projets se sont engagés à ne pas utiliser de produits phytosanitaires sur 25 m de part et d’autres de la haie et de la maintenir au moins 15 ans.
Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc "De serres en valats". Son Grand angle vous permettra de découvrir les actions mises en place par l'établissement public dans le cadre du programme pollinisateurs. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien.
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