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Mise en défens de zones humides sur le plateau du Lingas

Les zones humides et en particulier les tourbières constituent un habitat naturel remarquable de par leur fonctionnement et leur rôle. Le Parc mène de nombreuses actions pour les préserver. La dernière en date a consisté à mettre en défens une zone humide sur le plateau du Lingas. Retour sur cette opération.

 

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Le massif du Lingas est encadré au nord par le mont Aigoual, au sud par les causses de Blandas et de Campestre, à l'ouest par le causse du Larzac et à l'est, par la montagne du Liron © Jérôme Molto - Parc national des Cévennes

 

Les tourbières : des zones humides à protéger

Une zone humide est un espace inondé ou gorgé d’eau, de manière permanente ou temporaire.

Le territoire du Parc national des Cévennes en compte plus de 2 000 cartographiées dont 2/3 sont des prairies humides ou des tourbières.

Ces tourbières, principalement situées sur le Mont Lozère et le Mont Aigoual, sont remarquables à plus d’un titre. En effet, dans une tourbière, le sol est saturé d’eau en permanence et privé d’oxygène. Ces conditions ralentissent l’action des bactéries et des champignons, responsables de la décomposition et du recyclage de la matière. Il en résulte une accumulation de litière végétale et de débris organiques partiellement décomposés.

En plus d’être des pièges à carbone, ce sont donc de vraies mémoires du passé (activités, climat etc.)

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Le sol d'une tourbière a plutôt tendance à monter comme ici sur la tourbière de Trévezel
© Gaël Karczewski - Parc national des Cévennes

 

De même, les espèces qui y sont inféodées ont développé des stratégies et exigences écologiques bien particulières. Dans le Parc, on peut citer le Rossolis à feuilles rondes (ou Drosera), une plante carnivore. Ne trouvant pas les éléments nutritifs dans ce substrat, celle-ci "se nourrit" de petits insectes par ses parties aériennes.

D'autres espèces comme le Criquet ensanglanté, la Vipère péliade, la Leucorrhine douteuse, le Sympétrum noir (libellules), la Grenouille rousse ou encore le Lézard vivipare sont inféodées aux zones humides du Parc.

 

 

Une opération coordonnée sur l'Aigoual avec un éleveur

La situation hydrique rencontrée ces dernières années sur le territoire fait peser de sérieuses menaces sur ces milieux.

Les équipes de l'établissement s'emploient donc à améliorer leur connaissance, localisation, état de conservation et à agir pour leur préservation.

 

L'action réalisée récemment sur le massif de l’Aigoual, plus précisément sur le plateau du Lingas, participe de cette action de préservation.

La plupart de ces zones humides ont été mises en défens à l’aide de filets mobiles électrifiés. Ceci en accord avec l’éleveur/berger afin de limiter le piétinement des troupeaux ovins sur site et d'éviter que leurs déjections modifient de manière irréversible la composition du sol. 

Plus de 500m de filets suivent ainsi la progression des moutons sur l’estive pour couvrir tout le secteur jusqu’à la fin de l’été et seront définitivement retirés fin août.

Ce chantier, qui a rassemblé l’ensemble des services du massif Aigoual, a également été l'occasion de faire des observations de faune et de flore et d'étudier les caractéristiques de ces milieux fascinants.