Le 6 septembre dernier, une quinzaine d’élus référents du Parc ont été sensibilisés à la technique de construction en pierre sèche à l’école professionnelle à l’Espinas sur la commune de Ventalon en Cévennes.
Depuis 2013, les communes qui ont adhéré à la charte du Parc se sont engagées à réaliser un chantier significatif utilisant la technique de la pierre sèche et respectant les règles professionnelles sur leur territoire afin de la valoriser et soutenir le développement de cette filière. La dernière convention de partenariat signée en décembre 2023 entre le Parc national et l’association des Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches (ABPS) prévoit notamment un accompagnement des collectivités pour concrétiser cet engagement. Cet accompagnement auprès des communes adhérentes peut se décliner sous différentes formes : l'organisation d'un chantier école, l'encadrement technique d'un chantier participatif, la formation d'agents communaux, l'expertise pour des ouvrages simples ainsi que des journées de démonstration et de sensibilisation.
C’est dans ce cadre que les élus communaux, référents du Parc national, ont été conviés à une journée de sensibilisation à l’Espinas, siège de l’école professionnelle de la pierre sèche créée en 2002 par les ABPS sous l’impulsion du Parc national. Après plus de 20 ans de travail, l’association regroupe désormais 80 adhérents répartis dans 21 départements du sud de la France, en Espagne, en Italie et en Belgique.
Une quinzaine d’élus du Chambon, Portes, Vialas, Le Pompidou, Ponteils et Brésis, Ventalon, Pourcharesses, Villefort, Saint-Hilaire de Lavit, Cassagnas et Généragues ont participé à cette journée. Accompagnés par des artisans bâtisseurs, les élus ont cheminé aux abords de l’école afin de découvrir les différents murs de soutènement édifiés par les stagiaires durant leur formation qualifiante. A ce jour, 247 personnes ont obtenu le certificat de qualification « ouvrier professionnel » et 24 celui de « compagnon professionnel ». Les élus ont ainsi été sensibilisés aux différents opus ( techniques) de construction : assisé, incertum ou clavé. Ils ont également été initiés à la détection de pathologies (désordres) sur les murs et ont bénéficié de conseils pour leur entretien.
Un mur en pierre sèche est bâti sans aucun liant, uniquement par l’assemblage de pierres, et sa vocation première est de retenir la poussée d’un terrain.
Sa durée de vie peut dépasser 250 ans. Dans un contexte de changement climatique et d’économie énergétique, ce type de construction représente une solution car elle ne consomme pas d’eau, limite la production de déchets car le matériau peut-être réemployé et favorise l’emploi local. Les murs en pierre sèche sont reconnus pour leur qualité drainante qui réduit l’impact des inondations et l’érosion des sols. Ce sont des habitats accueillants pour la faune et la flore et contribue à renforcer l’identité culturelle des territoires.
La pierre sèche est reconnue comme technique de construction courante pour les ouvrages « accessoires au bâtiment » depuis l’édition des règles professionnelles en 2017. Les constructions peuvent ainsi bénéficier d’une assurance garantie décennale spécifique. En ce sens, la pierre sèche a toute sa place dans la commande publique.
Les élus ont été informés des différentes étapes à suivre pour mener à bien un projet de construction : l’approvisionnement en pierre (volume nécessaire, le réemploi de pierres, son stockage), la préparation du terrain, les zones à démonter et à rebâtir, la fonction du mur...Pour ce qui est du coût, le prix d'un mur en pierre sèche mesurant jusqu’à 2m50 est comparable à celui d'un mur maçonné.
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