La situation des busards cendrés et Saint-Martin est très préoccupante en France, tant leurs populations régressent. Ces rapaces diurnes affectionnent les espaces découverts à végétation basse, de type lande et fourrés denses qu'ils survolent à basse altitude afin d'y chercher des proies et d'y établir leur nid. Mais la raréfaction de ces espaces naturels due notamment aux labours, aux écobuages et à la fermeture des milieux, les pousse à nicher dans les cultures et les prairies de fauche : la plupart des nichées y sont détruites.
Dans le Parc national des Cévennes, on recensait 73 couples en 2000. En 2016, 8 couples ont été recensés et seulement 2 couples ont mené 5 jeunes à l’envol.
Afin d'aider ces oiseaux à recoloniser des sites qui leur étaient historiquement favorables, des trouées ont été éffectuées dans certaines landes des vallées cévenoles. Trois sites sur lesquels la présence des busards était avérée ont été sélectionnés, avec l’accord des propriétaires. Des trouées ont été réalisées. La trouée se caractérise par un cercle de moins de deux mètres de diamètre où la végétation a été entièrement dégagée. L’objectif est de permettre aux oiseaux de pouvoir se poser et nicher au sol et d'être ceinturés par une végétation très dense de landes. La pénétration par d'éventuels prédateurs terrestres est ainsi limitée.
Afin d’inciter les oiseaux à venir occuper ces trouées, une forme en plâtre grandeur nature imitant une femelle en position de couvaison a été déposée dans l’une des trouées sur l'un de sites. Cette expérimentation a déjà été testée en France par la Ligue de protection des oiseaux sur des sites historiques « busards », avec des résultats concluants.
Le maintien de landes permet la conservation d’habitats favorables à la nidification de certaines espèces, notamment des busards. De retour de migration, les premiers busards cendrés vont commencer à survoler le Parc national au début du printemps et peut-être seront-ils incités par ces trouées à nicher à nouveau dans les vallées cévenoles…