Boisé à plus de 70 %, le Parc national des Cévennes est le plus forestier des parcs nationaux métropolitains
Boisé à plus de 70 %, le Parc national des Cévennes est le plus forestier des parcs nationaux métropolitains. La forêt constitue une part significative de l’économie locale et contribue fortement à la richesse du patrimoine naturel du Parc. Pour préserver l’équilibre entre développement économique, préservation de la biodiversité et d’autres usages non sylvicoles, une gestion multifonctionnelle de la forêt est encouragée. Ainsi, depuis 2012, le Parc national des Cévennes réalise des diagnostics écologiques et patrimoniaux afin d’accompagner les propriétaires et les gestionnaires dans la mise en place de leur plan de gestion, en cœur de parc. Ce plan est obligatoire pour les forêts, publiques ou privées, de plus de 25 hectares. A ce jour, 45 diagnostics ont été réalisés. Des plans simples de gestions sont également proposés aux propriétaires volontaires ayant une forêt de 10 à 25 ha.
Les forêts anciennes, réservoirs de biodiversité
Pour concilier la rentabilité économique du chantier et les services rendus par la forêt, une charte des bonnes pratiques pour les coupes forestières a par ailleurs été mise en place. Des conseils sont délivrés pour la prise en compte des espèces remarquables, la surface des coupes à blanc ou le devenir des branches au sol. La mise en place d’une « trame de vieux bois » est encouragée. «Les vieux arbres et le bois mort abritent de nombreuses espèces qui y trouvent refuge et nourriture, et nombre d’entre elles participent au développement de la forêt, par exemple, en recyclant la matière morte en matière minérale directement assimilable par les arbres, ou, pour d’autres, en limitant les populations de ravageurs par leur action de prédation », explique Sandrine Descaves, technicienne forêt au Parc national des Cévennes. Cette biodiversité est ecnore plus importante dans les forêts anciennes. Une forêt est dite ancienne lorsque son sol forestier s’y ait maintenu en continu depuis au moins deux cents ans quelle que soit la gestion qui y a été menée. Elles représentent 21 % du territoire et selon la charte du Parc national, leur protection est une priorité.
Produire du bois est compatible avec cette protection. L’établissement public du Parc accompagnent d’ailleurs techniquement les acteurs de la forêt afin de parvenir à cet équilibre. Le concours SylvoTrophée organisé pour la première fois cette année valorise la gestion multifonctionnelle et durable de la forêt par un propriétaire ou un gestionnaire. Au delà, la charte propose de placer les plus vieilles forêts anciennes en libre évolution.
La réintroduction du Gypaète barbu
Depuis 2015, pour une durée de six ans, le programme européen Life Gypconnect vise à renforcer la population de vautours gypaètes barbus, une espèce «menacée d’extinction» en Europe et rétablir les échanges entre les différents noyaux de population situés dans les Alpes et les Pyrénées.
Dans les Grands-Causses, le programme de réintroduction de ce grand rapace nécrophage a débuté en 2012 en partenariat avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Depuis cette date, quinze gypaètes barbus ont été lâchés alternativement sur le site lozérien de Meyrueis dans le Parc national des Cévennes et sur le site aveyronnais de Nant dans le parc naturel régional des Grands Causses. Le territoire des Grands Causses fait d’ailleurs figure de site historique pour la réintroduction des vautours. L’aventure a débuté dans les années 80 par la réintroduction du vautour fauve suite à sa disparition des falaises du Tarn et de la Jonte quarante ans plus tôt victime de la chasse et des empoisonnements.
A l’heure actuelle, 577 couples reproducteurs planent au dessus des gorges. Le vautour moine a quant à lui été réintroduit en 1992, 27 couples sont aujourd’hui recensés. La famille des charognards s’est ensuite agrandi avec le retour naturel de deux couples de vautours percnoptère. Le quatrième et dernier maillon de la chaîne fait donc l’objet d’une réintroduction en cours.