Dans le cadre de la 15ème nuit de la Chouette et de l’ABC d’Alzon-Arrigas, le Parc national des Cévennes a organisé sa première animation grand public de l’année !!
Une quarantaine de personnes avaient décidé de ne pas regarder le crunch Angleterre-France pour en apprendre plus sur les chouettes et hiboux.
Vous avez râté cette belle soirée ? Voici une séance de rattrapage avec quelques informations insolites ou méconnues !
Les chouettes et les hiboux présents dans le Parc national des Cévennes
Les 9 espèces de rapaces nocturnes présentes en France le sont également dans le Parc national des Cévennes ! Une seule est migratrice, le petit Duc, qui consomme beaucoup d’insectes et qui hiverne donc en Afrique sub saharienne. Aucune reproduction n'a en revanche encore été observée pour le Hibou des marais.
Voici un défilé de portraits :
La chouette n’est pas la femelle du hibou
Il s’agit d’espèces différentes. Le hibou a des aigrettes sur la tête, des plumes qui ne jouent aucun rôle dans l’audition mais qui sont juste décoratives.
Une sombre réputation
Dans notre civilisation les chouettes et les hiboux étaient associés à de nombreuses superstitions. Le grec Strix signifiait chez les anciens ''vampire'' ou ''sorcière'‘. C'est ce qui a donné son nom à l'ordre des strigiformes et à la Chouette hulotte, Strix aluco.
Cette image leur a valu d'être persécutés, notamment au Moyen Âge où ils étaient cloués devant les portes pour conjurer le mauvais sort.
Mais il en a pas toujours été ainsi et la Chouette chevêche (ou chevêche d'Athena) était par exemple le symbole de la sagesse dans le monde antique.
Les chouettes et hiboux sont extrêmement bien adaptés à la vie nocturne.
Leurs sens comme la vue et l’ouïe sont décuplés. Par exemple, ils ont une sensibilité à la lumière 10 à 100 fois supérieure à la nôtre, ce qui leur confère de gros yeux.
En proportion les yeux de l’homme devraient avoir la taille d’une orange pour recueillir autant de lumière.
Une tête mobile
Pour compenser l'immobilité de leurs yeux, les hiboux et les chouettes tournent leur tête de 270 degrés.
Sans dents...
Comme tous les oiseaux, les rapaces nocturnes n’ont pas de dents. Ils avalent leurs proies en entier, par la tête lorsqu’il s’agit de rongeurs.
Les éléments indigestes comme les poils et les os ressortent par le bec lors de la digestion : les pelotes de réjection. Ce sont de bons indices de présence.
Des amours précoces
La saison de reproduction commence tôt, surtout en février et mars, et même avant pour la Chouette hulotte et le Grand-duc d’Europe.
Les parades nuptiales ont quant à elles lieu au crépuscule et la nuit, les mâles crient ou chantent pour attirer une femelle.
Des oiseaux sans nid
Les rapaces nocturnes ne construisent pas de nid mais nichent pour la plupart dans des cavités naturelles (troncs d’arbres creux, cavités dans des rochers), ou artificielles (nichoirs, trous de mur), ou encore au sol ou dans les nids d’autres espèces (corvidés notamment).
Un jeune au sol n'est pas abandonné !
Au bout d’un mois, les jeunes tombent au sol ou peuvent sembler laissés à eux-mêmes mais les adultes continuent de s’en occuper. Ils ne sont donc pas abandonnés !
S'il y a un danger immédiat (une route, un chat qui rode...), il est possible de les orienter à proximité vers un lieu plus sûr ou de les poser en hauteur.
Mais attention, il ne faut pas les recueillir systématiquement en pensant bien faire. En cas de doute, appelez un agent du Parc ou un centre de soin de la faune sauvage qui vous conseillera sur l'attitude à adopter.
La 15ème nuit de la Chouette
La 15ème nuit de la Chouette est un évènement organisé au niveau national par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). A Alzon, elle s'est tenue début mars dans le cadre des animations prévues pour l’ABC d’Alzon-Arrigas.
Jérôme Molto, chef d'équipe des garde moniteurs de l'Aigoual, a d'abord présenté les principales caractéristiques de la famille des rapaces nocturnes et donné quelques astuces pour reconnaître les différentes espèces qui peuplent notre région et la commune d'Alzon.
Une sortie de nuit aux alentours du village a ensuite permis d'aller à la rencontre des hiboux et chouettes, de voir les habitats et les sites pouvant répondre à leurs besoins : un trou dans un vieil arbre, le clocher, le grenier d’une ancienne bergerie.
Un reposoir de Chouette hulotte a même été retrouvé dans le village grâce aux pelotes de réjection et aux traces de fiantes laissées en dessous.
Cette même Chouette hulotte qui a salué de son chant les participants pour clôturer en beauté cette soirée !
Les ABC, découvrir ensemble la biodiversité communale
Un atlas de la biodiversité communale (ABC) est une démarche qui permet aux communes de découvrir et de s’approprier leur patrimoine naturel.
Celui d'Alzon et Arrigas (30) a débuté en 2022 et devrait se terminer en 2025. Il a pour objectif de répondre à 3 enjeux :
- améliorer la connaissance de la biodiversité communale,
- sensibiliser et impliquer les acteurs locaux dans la démarche ABC (habitants, élus…),
- identifier les enjeux et proposer un plan d’action communal en faveur de la biodiversité.
Pour aller plus loin
- La chouette effraie sur notre site Biodiv'Cévennes
- Le hibou petit-duc sur notre site Biodiv'Cévennes
- Le hibou moyen-duc sur notre site Biodiv'Cévennes
- Le hibou grand-duc d'Europe sur notre site Biodiv'Cévennes
- Le hibou des marais sur notre site Biodiv'Cévennes
- La chevêche d'Athena sur notre site Biodiv'Cévennes
- La chouette de Tengmalm sur notre site Biodiv'Cévennes
- La chouette hulotte sur notre site Biodiv'Cévennes
- La faune du Parc national des Cévennes
- La stratégie scientifique du Parc national des Cévennes
- Les ABC, découvrir ensemble la biodiversité communale