Un mot à la mer...
Une définition collective et sensible
Que vous inspire le mot "quiétude" ?
Envoyer-nous vos textes, photos, images, dessins, créations à quietude@cevennes-parcnational.fr et ils seront ajoutés ci-dessous.
Eric,
Agent du Parc national des Cévennes
La quiétude est l'expression de l'immense brouhaha de la Nature, calme et harmonieux.
En nos lieux qui défendent la vie, elle est partout bafouée par l'exploitation aux moyens industriels des forêts, des terres agricoles, du monde sauvage,
ainsi que par nos récréations,
en dissidence avec l'immense brouhaha de la Nature:
calme et harmonieux.
Dissidence elle même nourrie par ses accès au plus profond d'une Nature désormais carrossable,
depuis les artères, aux veines, aux capillaires.
En nos lieux comme ailleurs, dissidence qui détruit, l'infinité du cercle de la vie.
Commençons donc par nos lieux,
Retrouvons alors le respect pour notre nom,
Et les valeurs qu'il incarne,
Cessons de nous cacher derrière notre nom,
Prétextant alors qu'il soit habité,
Habitons notre lieu d'une manière nouvelle,
Et pourtant si ancienne:
Calme et harmonieuse.
Ensuite nous essaimerons.
Benoit Deffrennes
Garde-moniteur - Mont Lozère - Parc national des Cévennes
Observer le soleil caresser les Cévennes en fin d’après-midi...
Quiétude : ce qui vient après le cri du silence.
N.N.
La quiétude, c'est comme du sable dans ma main. A peine mon être se connecte au vivant, à peine je ressens le calme et la tranquillité des lieux, qu'un bruit de moteur, un aboiement de chien, une tronçonneuse, une arme à feu en perturbe l'essence même. Au loin, un groupe de randonneurs parle fort, ou du moins leurs voix résonnent dans ce paysage qui aspire au silence.
La quiétude est d'une grande fragilité, jamais complètement entière, et parfois totalement absente. C'est pourtant cette quiétude qui nous permet de faire un avec le milieu, de nous sentir connectés aux autres êtres vivants et de savoir que nous sommes là, vivants, partageant la même planète, le même oxygène, la même eau.
Au suivant...comme dirait le grand Jacques !
Sylvie Coenders
Garde-monitrice - Mont Lozère - Parc national des Cévennes
La quoi ?
Attention !! Surtout pas de définition car la quiétude est avant tout un état…d’esprit, des sens.
Bien plus que LA quiétude, parlons d’UNE quiétude... laissez-vous faire...je vous emmène à sa rencontre.
…
Chutttttt !!! oui, Chutttttt !!
Vous n’êtes pas des enfants, je sais. Faites moi confiance !!
Faisons silence...fermons les yeux. Respirons amplement, tranquillement.
Installons-nous dans une position confortable, c’est toujours mieux car nous ne sommes pas encore très habitués...et dans un beau coin de nature car je prends soin de votre santé.
Écoutons tout d’abord ce qui se passe en nous… ce qui nous habite : nos petites douleurs puis notre souffle vital...les émotions qui nous traversent, ce qui persiste en nous, ce qui résiste.
…
Bravo !!! Vous voilà bien présents, à vous-même, à votre Être.
…
Maintenant, concentrons-nous sur ce qui se passe autour de nous : Ouvrons bien grand tous nos sens….
Respirons, écoutons et enfin, bien après, regardons….sans bouger...en maintenant la même position.
Ressentez également, si le cœur vous en dit.
…
Ressentez ce détachement de vos préoccupations de chaque instant, ce lâcher-prise…
Appaisez-vous !!! je veille...
Vous n’êtes plus le centre de chaque chose, vous êtes au centre du TOUT, en observateur.
...
VOILA, la QUIÉTUDE est là...avec bien d’autres choses, mais elle est bien présente, indépendamment de ce qui vous entoure.
...
Mais, est-ce vraiment utile ?
La quiétude, à priori, ça ne sert pas vraiment, tout du moins, ce n’est pas indispensable.
Elle ne se donne pas, ne s’échange pas car elle n’a pas de valeur marchande...Elle ne se mange pas !!!
Alors quoi ?!!
Imaginez-vous..Se diluer dans l’existant pour se fondre dans son environnement, s’en imprégner.
La quiétude est ce moment, souvent exquis mais parfois inquiétant où l’esprit s’apaise, se connecte à son corps, moment où un individu ressent plus qu’il ne pense.
Ce moment où, passée l’inquiétude, nous sommes enfin disponibles à ce qui se passe autour de nous.
Et là, vous les verrez, les entendrez….Etonnez-vous...
La fourmi, qui porte jusqu’à 60 fois son poids,
La sittelle torchepot, tête en bas, qui recherche le long d’une branche ou d’un tronc, sous l’écorce, de quoi se nourrir,
Le Pic, qui tambourine pour creuser de son bec le tronc dépérissant d’un arbre,
L’abeille, domestique ou sauvage, qui butine patiemment pour nourrir sa colonie.
Peut-être un rouge-gorge viendra-t-il s’insurger de votre présence sur son territoire...
Peut-être verrez-vous passez de façon furtive et délicate, un chevreuil, un renard ?
Peut-être même entendrez vous certains dialogues silencieux…
Appréciez à quel point, une fois accepté de passer en arrière-plan, nous sommes une petite part d’un merveilleux ensemble, le VIVANT.
Ce Vivant, qui comme l’Humanité, poursuit sa route, pris dans des tâches quotidiennes, indispensables pour s’alimenter, se protéger, se reproduire….jouer et apprendre aussi.
Chacun vit son temps de Vie mais tous sur une même planète...interconnectés, interdépendants...
Alors, soyons humbles, respectons ce génie qui nous échappe….laissons lui un espace de quiétude, intemporel, illimité, pour s’exprimer pleinement, librement.
Ressentez à quelle point vous seriez démunis sans ce Tout, la force que cela vous procure.
Ressentez l’équilibre que cela sous-tend et en quoi notre modernité, notre technologie peuvent-être une intrusion dans cette nature « sauvage », comme elles s’imposent et de ce fait, porte à réfléchir.
Voilà, cette balade s’achève...mais je ne vous abandonne pas. Oui...A votre tour de me dire quelle est donc votre quiétude et en quoi elle pourrait-être nécessaire ?
Véronique Holstein,
Cheffe d'équipe - Mont-Lozère - Parc national des Cévennes