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Vous pensez que la saison propice à l'observation des papillons est terminée ?

Que les imagos* ont déjà vécu leur vie éphèmére printanière ou estivale ?

Qu'ils ont tous laissé derrière eux une progéniture orpheline qui attend sous forme d'oeuf, de chenille ou de chrysalide le retour des jours meilleurs ?

Tous ? Non ! Certains irréductibles papillons résistent encore et toujours au froid de l'hiver et à l'absence de nourriture.

Nous vous proposons un petit tour d'horizon de 4 espèces présentes dans le Parc national des Cévennes et qui, contrairement aux idées reçues, "passent l"hiver".
 

*Imago : dernière étape du développement d'un insecte, ici la forme finale du papillon.

 

Leurs points communs : pour vivre en hiver, vivons cachés !

Les quatre papillons que nous allons vous présenter ne se risquent bien évidemment pas à voler l'hiver, ce serait trop périlleux et la nourriture est trop rare pour que ces sorties soient 'rentables" d'un point de vue énergétique.

Lorsque l'automne arrive, ils se nourrissent des fruits tombés au sol dans les vergers avant d'hiverner aux premières vagues de froid dans les trous d'arbres morts, les maisons, les granges ou encore le lierre.

Ils sont alors très vulnérables aux prédateurs (araignées etc.) ou aux réveils trop précoces qui leur feraient brûler leurs réserves trop tôt (une maison soudainement chauffée pour des vacances de noël par exemple).

L’arrivée des premières journées ensoleillées au mois de février sonne le réveil (on peut même observer le Citron ou le Paon du jour dès la fin du mois de janvier en train de voler s'il y a de belles journées ensoleillées.) Les papillons déploient alors à nouveau leurs ailes et prennent leur envol pour se nourrir et se reproduire.

Ces quatre espèces sont observables partout dans le Parc national des Cévennes quelle que soit l'altitude.

 

 

La petite Tortue

Aglais urticae

 

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 © Isabelle Malafosse - Parc national des Cévennes

 

Commençons par ce magnifique papillon d'une envergure allant de 40 à 55 mm et observable au début du printemps. Son nom lui vient de la "distribution de ses couleurs, qui imite en quelque sorte celles des taches de l'écaille" d'une tortue comme l'expliquait le naturaliste français René-Antoine Ferchault de Réaumur en 1734.

Vous l'aurez peut-être déduit du duvet qui couvre son abdomen : la petite tortue est équipée pour l'hiver ! Elle a en effet gardé certaines caractéristiques acquises lors de la dernière glaciation et fait toujours preuve d’une grande résistance au froid puisqu'elle peut survivre jusqu’à -24 degrés !

Pour hiberner, elle choisit plutôt les bâtiments non utilisés, les arbres creux ou encore les grottes.

Elle pond sur les feuilles d'orties et produit une, deux ou trois générations annuelles en fonction des conditions climatiques. La dernière génération hibernera à son tour.

Autrefois parmi les papillons les plus communs dans toute l'Europe, la Petite tortue a connu un fort et rapide déclin dans les années 2000.

Retrouvez l'article de Vigienature qui décrit toutes ces caractéristiques étonnantes et notamment comment le mâle joue de la musique avec ses antennes pour séduire la femelle !

 

 

Le Paon de jour

Aglais io

 

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 © Isabelle Malafosse - Parc national des Cévennes

 

De taille moyenne (50 à 60 mm environ) ce papillon de jour est aisément identifiable par ses ocelles* vives sur un fond vermeil qui rappellent ceux des plumes de paon. Le revers brun de ses ailes lui permet de se glisser discrètement dans un tas de feuilles. Les ocelles sont rapidement exposées lorsque le papillon est dérangé par un prédateur.

Il affectionne les parties découvertes et ensoleillées des bois, les vergers, les prairies humides, et les vallons abrités. Pour hiberner ses imagos choisissent des lieux sombres et frais : arbres creux, végétation dense, greniers, bâtiments non utilisés tas de bûches ou encore crevasses de rochers. Les sites favorables peuvent accueillir plusieurs dizaines de papillons qui peuvent survivre à des températures froides, jusqu'à -20°C !

Cette espèce a le plus souvent 2 générations par an, sauf à partir de 2500 m d'altitude où elle n'en a qu'une. Ses oeufs sont déposés en amas, au revers des feuilles de sa plante nourricière, principalement l'ortie commune.

Présent sur l’essentiel de l’Europe, le Paon de jour est très plastique au niveau de l'altitude, tant que le milieu lui reste favorable.

* Ocelle : tâche arrondie bicolore (évoquant un œil) sur un plumage, une aile d'insecte

 

 

Robert-le-Diable

Polygonia c-album

 

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 © Isabelle Malafosse - Parc national des Cévennes

 

Commun en Europe, le Robert-le-Diable est reconnaissable à sa silhouette très caractéristique, avec ses ailes très découpées. Il doit son nom au roman du XIIIe siècle « La Terrible et merveilleuse vie de Robert le Diable, lequel après fut homme de bien ». La découpure de ses ailes et ses couleurs rappelant le feu et la braise seraient à l’origine de ce nom évoquant le héros légendaire de l’époque.

Contrairement aux deux espéces précédentes, ses plantes hôtes sont nombreuses : ortie dioïque, houblon, orme champêtre, noisetier, framboisier ou encore groseilliers.

Un autre de ses caractéristique est qu'il dispose d'un dimorphisme* saisonnier marqué : la première génération (visible en mai-juin) a le dessus fauve orangé et le dessous brun-doré, tandis que la seconde génération (visible à partir de juillet, en automne et au printemps après hivernation) a le dessus plus rougeâtre et le dessous brun sombre.

L'hiver, il a la particularité de pouvoir hiberner sur une branche, un tronc d'arbre et même parmi les feuilles mortes tombées au sol. En effet, lorsqu'il replie ses ailes il s'y camoufle à merveille et peut passer inaperçu !

*Dimorphisme : qui peut prendre deux formes différentes

 

Citron

Gonepteryx rhamni

 

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 © Isabelle Malafosse - Parc national des Cévennes

 

Le Citron est facilement reconnaissable du fait de sa couleur jaune pour les mâles et vert pâle pour les femelles avec un point orange au milieu des ailes.

Il affectionne les lisières, clairières et allées forestières, les bois clairs et les prairies bocagères jusqu’à 2000 m d’altitude.

Ce papillon peut vivre jusqu'à 12 mois à l’état d’imago (un record qu'il partage notamment avec le Citron de Provence) !

Pour hiberner, il apprécie les bois où il se met à l'abri du feuillage dense du Lierre, de la Ronce ou d'un arbuste à feuilles persistantes. Il ne craint ni le froid, ni le gel et peut même résister à un mois de congélation !

Autre particularité, les mâles se réveillent au début du printemps normalement une semaine avant les femelles.

 

Pour aller plus loin :


Source URL: https://www2.cevennes-parcnational.fr/actualites/ces-papillons-qui-passent-lhiver