Après avoir dépassé la moyenne d'âge d’envol des Gypaètes barbus réintroduits (120 jours), Roc et Rei del Causse, les deux gypaètes lâchés dans les Grands Causses début mai, commençaient à manifester serieusement leur envie de sortir de leur cavité.
[Cet article est largement inspiré de celui publié par la LPO sur son site et que vous pouvez retrouver ici ]
Lors de leur dépôt dans la vire de taquet (site de lâcher) le 9 mai, Roc et Rei étaient âgés de 97 et 93 jours.
Durant les 20 premières journées, de nombreuses évolutions furent constatées : actifs très rapidement après avoir été déposés dans la vire, ils étaient en bonne santé, se nourrissaient, s'entretenaient le plumage régulièrement et s'exerçaient quotidiennement à battre des ailes, afin de préparer leur envol.
Leur progression semblait donc suffisante pour envisager un départ de la vire. Tandis que Rei continuait de profiter pleinement du confort du taquet, Roc manifestait quant à lui son envie d'en sortir depuis quelques jours...
La décision d'enlever le grillage, qui les sépare du reste du monde, fût donc prise le vendredi 10 juin.
Contrairement à leurs prédécesseurs, Roc et Rei ont décidé de s'envoler dans l'intimité, hors du regard des observateurs. Roc s'est envolé le soir même, profitant des derniers rayons de soleil, et Rei l'a imité le lendemain.
Les observateurs ont constaté que Roc avait assez rapidement maîtrisé le vol et la prospection alimentaire.
Rei a rencontré plus de difficultés et les fortes chaleurs ne lui ont pas facilité la tâche.
Il effectuait de très courts vols, ne semblait pas détecter la nourriture mise à disposition et n’est pas revenu au taquet durant une semaine suite à son envol. Il est possible qu'un événement traumatisant, comme un dérangement causé par une autre espèce, ait provoqué son envol prématuré du taquet et l'ait découragé à revenir à celui-ci.
De plus, quelques interactions avec un autre Gypaète barbu plus âgé ou encore un Vautour moine adulte ne l’ont pas aidé à prendre confiance en lui.
Les observateurs ont alors dû lui porter plus d’attention, car ce jeune oiseau non expérimenté s’est plusieurs fois retrouvé en difficulté dans l’apprentissage du vol. Cette première semaine hors de la cavité a semblé l’avoir affaibli, il était visiblement déshydraté du fait de la chaleur intense et affamé. Des mesures ont alors été prises pour qu'il reprenne des forces au plus vite (augmentation de la fréquence et des lieux des dépôts de nourriture).
Il semble à présent apprécier son retour au taquet où il passe une grande partie de ses journées et, bonne nouvelle, son état de santé s'améliore de jour en jour !
Il peut d'ailleurs compter sur le soutien de Roc pour ce nouveau départ ! Les observateurs ont en effet constaté que les deux jeunes gypaètes interagissent régulièrement et semblent se rassurer l'un l'autre.
Pendant cette première semaine de liberté, ils ont pu voler avec d'autres Gypaètes barbus, qui semblaient plutôt curieux et bienveillants de découvrir ces nouvelles têtes dans leur espace de vol.
L'aventure continue...
Pour aller plus loin :
- Notre reportage vidéo du lâcher :
Nos articles sur les 11 Gypaètes barbus qui vivent actuellement dans les Grands Causses :
- Layrou le rescapé et Adonis la star voyageuse
- Cévennes le marin et Fario la caussenarde
- Calandreto l'Espagnol et Eglazine la Parisienne
- Les petits nouveaux
Autres liens d'intérêt :
- La réintroduction du Gypaète sur notre site internet
- Le Gypaète barbu sur notre site Biodiv' Cévennes
- Le Gypaète barbu sur le site de la LPO
- Le Gypaète dans les Grands Causses sur le site de la LPO
- Un noyau de population continue de se construire dans les Grands Causses - article récent sur le site de la LPO
- Eglazine est de retour aux Pays-Bas - article récent sur le site de la LPO