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Pendant près d'un an, au fil des saisons, Lorine Carton-Amor et Sami Tedeschi du Collectif lundi soir sont allés à la rencontre des habitants et des trésors du Mont Lozère pour réaliser des créations sonores.

 

Le résultat ? Vadrouïlle, un projet d’œuvres sonores autour de 7 points d’écoute implantés de part et d’autre du Mont-Lozère à la croisée du GR7 et du Stevenson.

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Vadrouïlle revient sur le mont Lozère !
Pour fêter ça, nous vous proposons de découvrir les carnets de route qu'ils ont écrits au moment de la réalisation de leurs créations sonores.

L'occasion de s'immerger dans leur processus créatif et de découvrir ce magnifique projet audio de l'intérieur.

 

Episode 2 : Septembre 2020 - Mars 2021

 

Voici un second bilan qui réunit deux périodes de résidence :

Une période automnale qui s’est tenue en deux temps : entre le 11 septembre et le 25 octobre - puis entre le 20 novembre et le 04 décembre.

Une période hivernale du 20 janvier au 10 mars.

Durant ces mois, nous n’avons pas été à temps plein sur le projet Vadrouïlle.

 

Du 11 septembre au 25 octobre : la redécouverte de la Lozère sauvage

 

Plusieurs sessions mémorables dans le brouillard, sous la pluie, cachés derrière les ruines de Villeneuve, à la recherche du souffle du vent

 

En septembre nous sommes revenus avec hâte en Lozère après avoir vaqué à nos occupations respectives. Une période de résidence où nous sommes à deux car Valentin est parti en tournage jusqu’à cet hiver.

Nous avons commencé cette nouvelle période de résidence par quelques jours de travail au Chalet du Goulet avec le groupe de l’association Sonatura, une bande d’audionaturalistes talentueux et passionnés du territoire des Cévennes et du Mont Lozère dont Fernand Deroussen et Marc Namblard.

Ils nous ont donné de nombreux et précieux conseils de prises de sons de la nature et de bidouillages techniques. De très belles rencontres de gens dont on admire le travail depuis longtemps, des échanges précieux autour de notre projet qui suscite beaucoup de curiosité.

 

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Les estivants s’en sont allés. C’est une autre Lozère, plus intime, qui s’offre à nous, là haut, dans notre petit appartement au-dessus de la station de ski. Durant cette période, nous reprenons contact avec différents personnages et personnes ressources du territoire.

Certaines déconvenues tout de même : une personne précédemment rencontrée nous reçoit chez elle à reculons et ne veut plus nous parler. En en discutant avec des proches on nous dit qu’en Lozère, lorsque quelqu'un a dit ce qu’il avait à dire, il se referme pour parfois ne plus s’ouvrir. Sûrement cette personne là nous avait-t-elle confié un petit bout de vie suffisant. Nous n’insistons pas et réessayerons plus tard de renouer contact.

Christian le vieux berger du Causse Méjean, lui, ne nous ferme pas sa porte. Notre démarche l’intéresse, il en est curieux. Cependant nous le trouvons très diminué. Son esprit est là mais son corps ne suit plus. Ses yeux pétillants nous font comprendre que ce n’est pas le bon moment. Chagrinés par sa situation nous nous en allons en espérant qu’il récupère vite et qu’il puisse retourner contempler son Causse en gardant ses brebis qu’il chérit tant.

Cette période est marquée par le début des tournages avec Isabelle Diet, éleveuse au-dessus de Bagnols-les-bains, au Bouchet. Nous l’avons rencontrée en août, elle a accepté qu’on l’accompagne. Nous l’enregistrons dans son quotidien, auprès de ses brebis, lors du marché aux bestiaux à Marvejols, le dernier du territoire qui existe encore.

Isabelle c’est David contre Goliath, une femme forte qui tient haut en héritage la fougue de sa tante Juliette et l’amour de son métier, de son territoire. Une rencontre très forte, et de grande confiance s’installe au fil du temps. Nous tournons énormément. Elle nous invite plusieurs fois à manger. Avec Isabelle c’est un coup de foudre professionnel et amical. Si nous en avions l’occasion, nous pourrions réaliser un documentaire long format sur sa vie.

 

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En octobre, l’automne, puissant et émouvant, s’installe. Habitant en ville depuis plusieurs années, nous n’avons pas l’habitude d’une telle intensité. Qu’il est bon d’être au cœur de la Lozère en cette période ! Cette saison charrie avec elle son lot d’ambiances sonores.

C’est la période du brame que nous allons enregistrer en posant des pièges à son (micros attachés dans les arbres ou cachés au sol qui enregistrent toute la nuit et qui permettent de ne pas rester à proximité et que les animaux s’approchent).

 

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En plus du brame que nous arrivons à capter après une chasse de plusieurs semaines, c’est le vent et son chant particulier dans les feuilles mortes que nous cherchons. Plusieurs sessions mémorables dans le brouillard, sous la pluie, cachés derrière les ruines de Villeneuve, à la recherche du souffle du vent.

L’automne marque aussi ces nombreuses personnes à revoir, rencontrées cet été : Laurianne, la chasseuse d’orages que l’on suit et que l’on interviewe, André Saint Léger qui nous parle, en poète, longuement, nous donnant pleins de conseils, de coins à voir, de réflexion, et nous laissant ensuite avec l’impression toutefois qu’il n’est pas complètement apprivoisé. Sophie Lemonnier, conteuse de la création sur la nuit, nous accueille chez elle avec son mari Marc. Ce sont deux alliés importants pour nous ici.

Nous avançons aussi sur la diffusion lors de plusieurs jours de travail en commun avec le graphiste du projet, Charles, ainsi que le développeur web, Jacques, venus exprès depuis leurs villes respectives pour penser ensemble le squelette de l’application.

Nous commençons également à réfléchir l’identité graphique de l’ensemble du projet. Avec Charles, nous allons faire plusieurs fois le chemin de Stevenson pour confirmer l’emplacement qu’auront les pierres et les points d’écoute.

 

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Du 20 novembre au 4 décembre : de nouvelles rencontres

 

Le mois de novembre est un mois compliqué. Il signe notre départ de Lozère au tout début du deuxième confinement. Que c’est difficile d’envisager un projet de documentaires, de rencontres, de culture dans ces temps si particuliers.

Mais la résidence continue malgré tout.

La fin du mois de novembre est marquée par le début des ateliers au Pont de Montvert. Nous intervenons dans deux classes de CE2 CM1 CM2. Des enfants incroyablement curieux et ouverts nous accueillent. Sans en avoir jamais fait, ils sont très sensibles à la démarche documentaire et sonore. C’est un immense plaisir de travailler avec eux. Nous les initions à la pratique de l’écoute et de la création sonore et allons glaner ensemble quelques sons dans l’école et au bord du Tarn.

Durant cette semaine, nous sommes hébergés chez Cyril et Cécile au Mas Méjean. Accompagnés de leurs trois filles Romane, Solune, Elisa, ils ont monté un lieu chaleureux dans lequel ils reçoivent des artistes en résidence. Cette semaine, nous confirmons l’envie d’installer les créations sonores de Vadrouïlle au Labo, leur lieu, durant cet été.

 

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Avant de quitter la Lozère pour cette année 2020, nous allons avec Lonan, le graveur de pierre du projet, récupérer des pierres Granit qui serviront de repères apposés sur les chemins pour les points d'écoute.

Une bonne nouvelle juste avant notre départ : nous assistons à la naissance d’une petite Agnelle, une Blanche du Massif Central toute noire, que nous enregistrons. Isabelle nous promet de la garder toute sa vie. Elle la baptise Vadrouïlle et nous nomme parrain et marraine !

 

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Du 20 janvier au 10 mars : l'appel des Cévennes

 

La Lozère nous a bel et bien attrapés.

 

La fin janvier marque une étape importante de notre expérience en Lozère puisque nous nous installons à Florac. Vous nous l’aviez prédit, la Lozère nous a bel et bien attrapés.

Nous reprenons à la fin du mois de janvier nos ateliers avec les enfants, une deuxième semaine aussi riche que la première où nous affinons notre récolte de sons au bord du Tarn. Nous commençons également à préparer des pistes de questions à poser aux aînés ruraux lors d’une rencontre intergénérationnelle qui aura lieu fin mars.

En février c’est le retour de Valentin qui se remet dans le bain du projet, micro sous le bras, en allant enregistrer les derniers sons de l’hiver en compagnie de Philippe et Grégory audio-naturalistes avertis. C’est avec ce dernier qu’il part poser des pièges à son dans les tourbières et qu’il enregistre la chouette de Tengmalm toute une nuit durant.

Nous attaquons le montage de deux créations et passons donc pas mal de temps derrière notre écran à nous triturer les méninges. Eh oui, le documentaire s’écrit aussi beaucoup durant cette étape cruciale.

En échelonné, nous poursuivons également certains tournages : une nouvelle interview de Laurianne sur le Mont Lozère, plusieurs jours avec Isabelle, une nouvelle étape d’ateliers avec les enfants.

En parallèle, certains rendez-vous s’organisent. Les questions vastes et complexes, du loup et de la résistance commencent à être abordées. Lonan, lui, de son côté, a terminé de graver la première pierre. Un mois de mars foisonnant qui annonce un printemps plein de promesses !

 

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Retrouvez

 

Le projet Vadrouïlle

 

Vadrouïlle est un projet d’œuvres sonores autour de 7 points d’écoute implantés de part et d’autre du Mont-Lozère à la croisée du GR7 et du Stevenson.

Loin des audio-guides classiques, le son devient vecteur de sensible et d’imaginaire, vers une traversée sensorielle du visible à l’invisible pour rendre audibles les richesses du territoire.

Que vous soyez un grand connaisseur du Mont-Lozère ou simplement un visiteur de passage, retrouvez toutes les informations utiles pour vivre l'expérience Vadrouïlle :

Vadrouïlle : 7 créations sonores pour découvrir le Mont-Lozère autrement !


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