Conçu en partenariat avec l’École d’Avignon, un premier guide sur la réalisation des enduits extérieurs vient de paraître.
Il propose une méthode, des conseils, des ressources (outils, contacts...) pour mener à bien son chantier. Conçu dans une approche résolument pédagogique, il est abondamment illustré de dessins et de photographies légendés. L'idéal pour tout savoir sur ces techniques traditionnelles mais toujours d’actualité. Cet outil servira également de support aux agents du service architecture du Parc pour conseiller les habitants qui souhaitent rénover leurs bâtis.
A retrouver bientôt ! Les deux prochains cahiers de recommandations qui seront consacrés à la menuiserie et à la maçonnerie.
3 questions à :
Isabelle Rolet, experte en matériaux et techniques du bâti ancien à l’École d’Avignon et auteure du guide de recommandations sur les enduits extérieurs.
Vous avez effectué une recherche sur les enduits présents sur le territoire du Parc ?
J’ai parcouru le territoire, principalement en cœur de Parc, afin de déterminer les typologies de traitement de façade les plus représentatifs sur chaque massif.
J’ai identifié les matériaux, c’est-à-dire la terre et la pierre locale, leur traitement et leur utilisation pour les enduits et les peintures à la chaux.
Sur le mont Lozère, c’est le granit qui est utilisé. Sur le causse Méjean, on a fréquemment recours à une terre rouge argileuse qui donne des enduits ocrés « le brézel » et dans les vallées cévenoles, le schiste prédomine.
Vous avez ensuite concocté des « recettes » pour la réalisation des enduits ?
Effectivement, à partir des prélèvements d’enduits, de peintures à la chaux et de mortier effectués sur des façades représentatives du territoire, j’ai reconstitué 15 échantillons.
Les différentes finitions d’enduits sont présentées dans le guide de recommandations et dans une mallette qui s’accompagne de fiches expliquant les « recettes » pour les préparer.
Il faut savoir que la composition des enduits est réalisée traditionnellement à partir des sables et des terres très locales, on peut les retrouver sur le terrain même de la construction. Ce sont des matériaux durables et recyclables. Leur conception ne mobilise que peu d’énergie grise et ils ont peu d’impact sur l’environnement.
Quelle technique adopter pour poser un enduit ?
Tout dépend de la vocation du bâtiment à enduire et des moyens financiers du propriétaire.
Pour un bâtiment agricole ou un mur secondaire, le plus économique consiste à appliquer en une seule couche épaisse un simple enduit de terre locale. Il est jeté et recoupé à la truelle. Cette technique donne un enduit un peu rustique et rugueux.
Pour un enduit un peu plus soigné, par exemple pour une façade d’habitation donnant sur une rue, l’enduit peut être fouetté à la branche, de buis par exemple. Cet enduit décoratif joue sur l’alternance de textures et de couleur entre le parement fouetté et les éléments d’architecture lissés et peints. Des entreprises locales disposent de ce savoir-faire. Après une formation, ces techniques sont à la portée de tout maçon.
Pour aller plus loin :
- Notre article: Une journée dédiée aux enduits traditionnels avec l'Ecole d'Avignon (avec les vidéos expliquant les techniques)
- Notre page sur le bâti dans le Parc national des Cévennes
- Notre article: Le Parc national des Cévennes et L’École d’Avignon unissent leurs compétences en faveur du patrimoine bâti
- Le site internet de l'Ecole d'Avignon