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Lézard vivipare © Yves Maccagno

Selon les experts du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), si la température progressait de 2°C à l’échelle mondiale, le réchauffement climatique engendrerait la perte de la moitié de l’habitat naturel pour 8 % des vertébrés, 18 % des insectes et 16 % des plantes.

Des changements sont déjà visibles sur la biodiversité du Parc national.

 

Le Lézard vivipare menacé d’extinction d’ici 20 à 50 ans sur le mont Lozère 

 

Certaines espèces animales sont plus sensibles que d’autres au changement de température. C’est le cas des reptiles dont la température du corps dépend directement de celle de l’environnement.

Depuis les années 80, une équipe de chercheurs de la Station d’écologie expérimentale du CNRS à Moulis et du laboratoire Evolution et diversité biologique de l’Université Toulouse 3 étudie la démographie du Lézard Vivipare (Zootoca vivipara). Cette espèce qui affectionne les milieux humides a une aire de distribution très large puisqu’elle couvre l’Europe et l’Asie.

Pour connaître sa réponse au changement climatique, les chercheurs se sont focalisés sur 22 populations du Massif central dont plusieurs sites d’études se trouvent dans le Parc national des Cévennes : le Mas de la Barque, Vialas et l’étang de Barandon. Ce reptile affectionne les landes à callunes et le pourtour des marais. En Cévennes, on ne le retrouve pas à moins de 1000m d’altitude.

Une mortalité précoce

 

Disposant d'un suivi sur un temps long (études de terrain et en laboratoire), le constat des chercheurs est le suivant : la température a augmenté de 3°C pour les mois de mai, juin et août au cours de l’étude.

« L’une des conséquence de cette augmentation de la température est que les femelles pondent davantage. Les juvéniles grandissent plus rapidement mais le taux de survie des adultes diminue car ils vieillissent plus rapidement », expliquait Jean Clobert, directeur de recherche au CNRS lors d’un conseil scientifique du Parc national.

 

Face à ce réchauffement, les lézards vivipares ont deux possibilités: migrer ou s’adapter. En conséquence, les populations s’isolent les unes des autres.

Une hausse des températures actuelles de plus de 2°C serait fatale pour l’espèce d’ici 20 à 50 ans pour les populations présentes sur le mont Lozère.

Pour préserver son habitat, il convient de maintenir les landes à callunes, éviter le drainage des zones humides, la coupe systématique des arbres et le comblement des fossés.

L’Apollon a quant à lui disparu de l’Aigoual

 

L’Apollon (Parnassius apollo) est un papillon diurne de grande taille, de la famille des Papilionidae.

Cette espèce protégée est inféodée aux milieux montagnards et continentaux. L’Apollon affectionne les espaces ouverts, les pelouses et les éboulis ensoleillés, situés à plus de 800 m d’altitude, là  ou  poussent  les  orpins blancs  dont se nourrissent les chenilles.

Au stade larvaire, ces dernières dépendent des conditions climatiques pour se développer. Elles ont besoin de plusieurs mois de froid. Ce lépidotère a disparu dans le Jura à partir des années 60 puis dans le Forez à partir de 1976.

 

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Chenille d'apollon orpin © Isabelle Malafosse PNC

Dans les Préalpes les populations ont régressé à partir des années 1990.

C’est dans le Massif Central où la chute des populations a été la plus spectaculaire avec une extinction des populations en Corrèze, Cantal, Puy de Dôme, HauteLoire et Ardèche.

Dans le Parc national des Cévennes, la population s’est éteinte en premier lieu sur le mont Lozère à partir des années 1980. Suivi depuis 2013 sur le massif de l’Aigoual où une cinquantaine d’imagos (adultes) étaient recensés à cette date, les observations ont diminué pour devenir nulles depuis trois ans.

L’Apollon a disparu des deux plus hauts sommets du territoire du Parc. « Disparition de son habitat liée à la fermeture des milieux et/ou changement climatique », ces deux hypothèses sont avancées pour expliquer sa disparition progressive selon Jocelyn Fonderflick, chargé de mission faune au Parc national des Cévennes.

L’espèce est encore présente sur les causses Méjean et Sauveterre où l’on compte sur chacun des hauts plateaux calcaire plus d’une centaine d’individus. En 2018, une méthode de suivi des chenilles a été testée. « 163 dalles (lieu où se nourrissent les chenilles) de 1m2 à 50 m² ont été prospectées pour évaluer leur nombre, entre fin avril et fin mai ». Ces dalles seront à nouveau échantillonnées en 2021 puis tous les trois ans.

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Apollon, Parnassius apollo © Isabelle Malafosse PNC
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