Cet été, Lucian Métivier a parcouru le Parc pour sensibiliser les visiteurs aux richesses de nos patrimoines et à l'importance de les préserver.
Le soir, lorsque ses animations étaient terminées, il pouvait s'adonner à sa passion, la macrophotographie. Dans cette interview, il nous parle de sa quête pour "capturer l'invisible" et de son travail de saisonnier.
Peux-tu te présenter et nous parler de ton lien avec les Cévennes ?
Je m’appelle Lucian Métivier, passionné de nature pratiquant la randonnée et la pêche. J’ai orienté ma scolarité afin d’obtenir en 2024 un BTS en gestion et protection de la nature.
Mes origines se trouvent en piémont de l’Aigoual, en plein cœur de Parc et les Cévennes ont toujours été un lieu de cœur pour la randonnée et les séjours en famille et entre amis. Pour partager ma passion et préserver les milieux que je côtoie depuis des années, travailler au Parc National des Cévennes était idéal.
D'où vient cet intérêt pour la photographie macro et l'univers des insectes ?
Les insectes me passionnent depuis l’enfance, j’ai eu des élevages de phasmes et de vers à soie, en terrarium (dans ma chambre 😉), mon temps libre est consacré à leur observation.
Qu'est-ce qui te fascine le plus dans ce type de photographie ?
L’ultra macrophotographie est une photographie qui permet d’observer et capturer l’invisible à l’œil nu. Les détails sont ce qui me fascine le plus ! L’ultra macrophotographie nous permet de voir les cils d’un papillon, ou encore les poils sur les yeux des abeilles, c'est fantastique !
Peux-tu choisir 3 photos prises cet été et nous expliquer leur contexte, comment elles ont été réalisées ?
Tout d’abord cette photographie de Mélitée :
J'ai trouvé ce papillon sur la fin de mon créneau d’animation à St Laurent de Trèves. Lorsque j'ai vu cet orange écarlate, j’ai tout de suite sorti mon appareil photo. C’est alors que j’ai pu apercevoir avec l’objectif macro, de grands yeux bleus qui contrastaient cet orange.
La deuxième serait la photographie d’une guêpe trouvé dans une piscine entre la noyade et la vie :
Calmée par ce bain glacial la guêpe n’a pas bougé pendant 2/3 minutes, le temps de prendre son portrait macro avant son envol. Cette photo présente des détails inimaginables !
La dernière photographie est celle d’un Syrphe ceinturé :
Il s’agit d’une mouche qui imite les couleurs de l’abeille pour éviter les prédateurs. Je trouve que les détails sur ces yeux et sur les gouttes d’eau sont sublimes !
La photographie macro demande des compétences techniques particulières. Quels sont les plus grands défis que tu as rencontrés et as-tu quelques conseils à partager ?
L’ultra macrophotographie demande beaucoup de compétences techniques. Chacune de mes photos est en réalité une compilation d’une centaine de photographies à différentes résolutions.
Pour pouvoir réussir à prendre plus de 100 photos sans que l’insecte bouge il faut beaucoup de patience et un vrai travail sur le boitier et sur ces réglages, pour être prêt lorsque l’insecte ou le reptile, ne bougera plus. Cela m’a pris plusieurs mois avant de pouvoir réussir à passer de l’objet immobile aux conditions réelles de photographie (vent, exposition, sujet mobile …).
Selon toi, comment la macro-photographie peut-elle contribuer à la sensibilisation du public à la préservation de la biodiversité ?
Ma galerie photo, me permet d’illustrer mes propos lorsque j’anime ou parle des espèces de papillons par exemple. Mais surtout, je peux en dessous de mes publications sur les réseaux sociaux communiquer des informations sur les espèces et leur vulnérabilité.
Mieux comprendre et s'émerveiller de la faune qui nous entoure reste un premier pas pour mieux la protéger !
Comment s'est déroulée ta saison au sein du Parc national des Cévennes ? Qu'as-tu apprécié dans cette expérience ?
J’ai réalisé durant cette saison 56 animations qui m'ont permis de sensibiliser/conseiller et donner envie aux visiteurs de s’intéresser à l’environnement naturel de leurs vacances.
J’ai apprécié cette expérience car j’ai moi-même appris des choses sur la biodiversité exceptionnelle que l’on retrouve aux 4 coins des Cévennes ; et les échanges avec les nombreuses personnes rencontrées ont été riches.
J’espère aussi avoir suscité l’intérêt des visiteurs qui pourront adapter leur comportement face à la nature.
As-tu une anecdote ou un souvenir particulier ?
Oui, un lundi matin, lors d’une balade guidée qui comprend une descente plutôt rude. Au moment de vérifier si tout le monde avait des chaussures adaptées, je réalise que deux personnes en tongs s’étaient ajoutées à notre groupe. Résultat des courses : une descente en douceur et 45 minutes de retard.
Quels sont tes projets pour l'avenir ? Comment envisages-tu de continuer à allier ta passion pour la photographie et la nature ?
Pour l’instant j’allie les deux domaines à travers mes études dans la nature et mes temps de loisirs qui sont entièrement pris par la randonnée et la photographie. Pour l’avenir j’envisage de continuer en me faisant de plus en plus connaitre, pour pouvoir en faire mon activité principale à travers des expositions, livres ou encore des formations.
Où peut-on suivre ton travail de macrophotographe ?
Pour l’instant je ne suis que sur le réseau social Instagram sous le pseudonyme de macro_by_lucian. Mais attendez vous dans un futur proche à un compte Facebook et à un site internet… !